Cette nuit, on change l’heure. Pour certains, cela représente un peu plus de travail que pour d’autres. André Viger, l’horloger de l’Assemblée nationale du Québec par exemple, devra ajuster les aiguilles des 23 horloges de la maison du peuple.
S’occuper de ces horloges, c’est son travail (entre autres). Depuis plus de 40 ans, il est responsable de bichonner ces pièces historiques, ce qui inclut le remontage du mécanisme tous les mardis. Je l’ai suivi dans son manège il y a quelques semaines pour Le Devoir qui en fait une pleine page photo aujourd’hui.
Je suis assez heureux du résultat final de ce sujet que j’ai proposé au Devoir, qui le décline bien en évidence au dos du premier cahier du samedi.
Petit dernier blitz dans la région de Québec pour le chef du PCQ Eric Duhaime alors qu’il va en terrain connu: sur le siège d’invité de CHOI Radio-X en entrevue avec l’animateur Dominic Maurais.
Les remorqueurs de Groupe Océan facilitent l’amarrage de bateaux dans de nombreux ports d’Amérique du Nord. J’ai eu le plaisir de documenter les manœuvres en équipe de deux de leurs remorqueurs lors de l’arrivé d’un vraquier au port de Québec. Fascinant! Le tout est publié en en pleine page du Devoir ce matin.
Pour Le Devoir, j’ai passé une trentaine de minute à mitrailler l’auteur, illustrateur et dessinateur Christian Quesnel pour la sortie de La cité oblique, un album « qui retrace l’histoire du Québec et de sa capitale comme si elle nous était racontée par l’auteur américain H. P. Lovecraft »
Note: ce billet semble de prime abord destiné à la course à pied. Il s’agit en fait d’un beau détour pour mieux exprimer le concept de tarif horaire en photographie. Lisez jusqu’au bout même si le jogging n’est pas votre truc.
Il y 3 ans, j’ai décidé de reprendre ma vie en main et le résultat est spectaculaire en ce qui a trait à ma qualité de vie. J’ai introduit la course à pied tranquillement mais, après des blessures et une opération, c’est finalement au début de cet été que j’ai pu m’y mettre vraiment sérieusement. Je mesure mes temps avec attention, je lis sur le sujet, j’ai des buts au niveau des rythmes et des distances.
Au début, je faisais un 5 km en marchant à quelques reprises pour un temps total variant entre 45 à 50 minutes.
Pour ceux qui sont moins familiers avec le monde de la course à pied, lorsqu’on veut exprimer notre vitesse, on parle généralement de minutes au kilomètre et non de km/h.J’ai réussi mon premier cinq kilomètres sans interruption avec un temps de 40 minutes, ce qui donne un rythme de 8 minutes au km (5 km fois 8 minutes par kilomètre).
J’ai commencé tranquillement à accélérer et je viens de passer à 6’40, ce qui veut dire que j’ai couru pendant un peu plus de 33 minutes. Le but est d’arriver à 6’ au kilomètre pour ma première compétition organisée (5 km fois 6 minutes au kilomètre).C’est un rythme plutôt lent pour les coureurs expérimentés: le but n’est pas de gagner la compétition, mais bien de gagner contre moi-même.
En fin de compte, que je fasse un temps de 6 ou de 8 minutes au kilomètre, je cours quand même 5 kilomètres puisque c’est la tâche que je me suis donnée. Le résultat, c’est 5 kilomètres de course sans interruption.
Quelqu’un qui regarde mon profil Strava, l’application que j’utilise pour faire le suivi de mes courses, constatera que tous les deux jours, je cours 5 kilomètres (avec à l’occasion un 10km ici et là). Il serait facile de dire « mais il devient paresseux, il courrait 40 minutes il y a un mois, et il court 30 minutes maintenant ». Mais non, évidemment. Mon entraînement et mon expérience font que je suis maintenant capable d’abattre la tâche 7 minutes plus rapidement qu’avant.
Imaginons maintenant que je sois un athlète professionnel. Une entreprise multinationale vient me voir pour me commanditer. Ils me proposent 1000$ de l’heure pour chacune de mes courses en échange de leur logo sur mon t-shirt. « What? Mais plus je cours vite, meilleur je suis? Plus je cours vite, moins je vais recevoir d’argent? Ce ne serait pas une meilleure idée de me donner un montant PAR COURSE en fonction du résultat, c’est à dire de la belle visibilité que ma première place à la compétition va vous donner? »
Et voilà, la boucle est bouclée, nous pouvons revenir au monde de la photographie. Parlons argent. Parlons tarif horaire. Situation hypothétique: deux photographes ont la tâche de faire 5 portraits d’affaires et un portrait de groupe pour une entreperise.
Le premier est expérimenté et est capable d’abattre la tâche en une heure. Le deuxième est débutant et il prendra, disons, trois heures pour réaliser le travail. Est-il normal que les deux demandent 100$ de l’heure? Le débutant recevra 300$ et le photographe d’expérience facturant seulement 100$ parce qu’il sait comment réaliser vite et bien le travail demandé?
Même s’il décidait de charger le DOUBLE, le photographe d’expérience ne recevrait que 200$ pour son heure de travail, et ce juste parce qu’il a plus d’expérience que son collègue
Et qu’en est-il de la postproduction? Encore une fois, la photographe d’expérience pourra faire le travail beaucoup plus vite et, espérons-le, beaucoup mieux que son collègue débutant.
Le client paie pour un résultat, pas pour votre temps. Il sera même prêt à payer PLUS pour avoir ce résultat plus rapidement.
Je vais le redire: un client ne vous paie pas pour votre temps. Vous n’êtes pas son employé. Il vous paie pour un résultat.
Évidemment, dans votre soumission, vous allez tenir compte du temps que vous estimez avoir besoin pour produire ce résultat. Mais sauf dans un cadre événementiel (mariage, congrès), le « tarif horaire » ne devrait pas être un élément apparaissant dans votre proposition.
Comment faire votre soumission alors? J’explique différentes stratégies dans mon livre En Photo et en Affaires mais, pour revenir à l’exemple des portraits corporatifs, voici la technique que j’utilise.
J’ai un « tarif de base ». Que ce soit pour un seul portait ou pour cinq cents portraits, c’est le montant que ça coûte pour me déplacer avec mon équipement studio chez le client (flash, fond de couleur, etc.) et m’installer / me désinstaller.
J’ai ensuite un tarif « par personne » qui varie selon le niveau de postproduction désiré par le client. Je sais par mon expérience combien de temps j’ai besoin avec chaque personne, je sais par mon expérience combien de temps je devrai passer devant mon ordinateur pour chaque portrait, et SURTOUT je sais par mon expérience la VALEUR que mon client reçoit avec le produit que je lui livre.
La VALEUR que le client reçoit. C’est ça qui est important. C’est pour ça qu’il paît. Ce n’est pas pour votre temps.
Gros rassemblement du parti Conservateur du Québec d’Éric Duhaime au Complex Hélico pour lancer leur campagne 2022. J’y étais pour la Presse Canadienne, et voici quelques images.