Les sans-abri sous couvre-feu
Un texte magnifique, empli de poésie de ma magnifique collègue Marie-Michèle Sioui pour accompagner mes photos. Que fait une personne en situation d’itinérance lorsqu’on lui interdit d’être à l’extérieur de sa maison après 20h?
Au sommet des marches, Adam gratte sa guitare et discute avec Gwenola Leroux. Deux policiers, dans leur voiture depuis une vingtaine de minutes, braquent les phares sur lui. Ils sortent du véhicule à 20 h 02. Couvre-feu. Un groupe attrape de quoi manger dans le « Frigo Partage ». Les autres disparaissent. Pour la première fois en 15 ans, Nicolas observe le parvis de l’église vide.
Grand respect à PECH, que je ne connaissais pas, avec qui nous avons passé quelques heures.
En avançant sur la rue Saint-Joseph, un peu avant 20 h, l’intervenante de rue Gwenola Leroux explique que les travailleurs de rue ont tendance à marcher lentement. Il ne faut pas être pressé pour faire son travail. Ni paternaliste, ni frileux l’hiver, ni impatient d’obtenir des résultats. « On sème la graine, on met la table, mais on ne sert jamais le repas et on ne mange jamais le fruit », résume son collègue Nicolas Houde, chef d’équipe au Programme d’encadrement clinique et d’hébergement (PECH) et intervenant de rue à Québec de 2006 à 2018.
Article complet sur Le Devoir: À Québec, sans-abri sous couvre-feu
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