David Fortin, sa mère et son cousin Maxime
Il y a des histoires qui sont plus difficiles à couvrir, mais qui doivent l’être. En arrivant à Alma, 250km au nord de Québec, je suis arrêté dans un Tim Horton pour acheter un petit lunch et discute avec la jeune fille qui me prépare mon bagel. Je lui demande comment me rendre à l’école Camille Lavoie.
« C’est une école à problème ça. C’est violent. Très violent. Je me suis fait brûler quand j’y suis allé, et la direction n’a pas voulu punir ceux qui m’ont fait ça, car ce n’est pas arrivé sur les lieux de l’école ».
J’avais alors une bonne idée du genre d’école que fréquentait David, et j’avais une nouvelle piste pour l’histoire de Marian Scott de The Gazette, pour laquelle j’étais en ville.
Et j’étais en ville pour faire un portrait de Caroline Lachance, mère de David Fortin disparu depuis maintenant un an, victime de taxage très sévère et pour qui la direction de l’école n’a jamais pris de mesure. Suicide? Fugue? Pour madame Lachance, la réponse est claire. Elle a acheté des cadeaux de Noël pour son fils et ils sont toujours sous l’arbre. Elle a déménagé la chambre de David du Sous-Sol au Rez-de-chaussée, pour que ses choses soient plus près d’elle, tout en faisant attention de tout refaire exactement comme au sous-sol, « pour qu’il soit à l’aise lorsqu’il va revenir. »
Vous comprendrez que l’ambiance était très lourde et que j’ai essayé de faire ça très rapidement. Je ne l’ai pas guidé dans les poses. Je lui ai demandé de s’asseoir sur le lit de David et, naturellement, elle a pris le toutou de son fils et s’est recroquevillée sur elle. Sa position racontait l’histoire.
The Gazette a joué l’histoire en une, et a également publié une photo en Une du cahier Extra avec un portrait de son cousin Maxime, le plus grand confident de David, lui-même victime de taxage étant jeune.
L’histoire est en ligne ici, ici, et ici.
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