Amélie Lemieux, mère de Romy et Norah Carpentier

Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans.

En assignation, lors de la couverture d’un événement émotif, l’appareil photo sert de bouclier entre notre cerveau et ce que nous photographions. Mais une fois devant l’ordinateur, c’est plus difficile. Pour la première fois, je me suis fait pleurer en regardant mes propres photos. 

Aucun journaliste et preneur d’images n’étaient à l’aise lorsqu’Amélie Lemieux, mère de Romy et Norah s’est présenté au lieu de recueillement improvisé au parc des Chutes-de-la-Chaudière. 

« Pendant de longues minutes, Amélie Lemieux et ses proches se sont recueillis à l’intérieur, faisant jouer des airs associés aux deux fillettes. Malgré le bruit sourd des chutes à l’arrière, on entendait, même à distance, les sanglots torturés de la mère que ses proches entouraient d’une sorte de barrière protectrice. »

Ces sanglots et ces cris resteront dans ma tête longtemps. Je les entends encore en écrivant ceci.

Devant le mur silencieux des caméras et des micros, Mme Lemieux est ensuite venue remercier brièvement la police et « tous les citoyens pour leurs efforts et leur engagement ». Puis elle s’est adressée à ses filles.

Suite de Traque et désespoir à Saint-Apollinaire  dans Le Devoir.

C’est elle qui tenait à venir et à s’adresser aux médias, je tiens à préciser fortement ce point. Le moment de son arrivée avait été précisé à l’avance aux médias.

Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans. Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans. Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans. Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans. Amélie Lemieux, mère de Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans.

Comments (9)

  • J’ai perdu mon fils unique en février dernier, huit longs mois se sont écoulés depuis. J’ai souvent repensé aux images de madame Lemieux, à l’expression sur son visage. Malheureusement, ce que certains décrivent comme une douleur est en réalité de la souffrance, une souffrance extrême qu’on ne peut même imaginer qu’un humain puisse vivre. Une souffrance viscérale chez une maman, chaque millimètre de nos entrailles qui font si mal. Une souffrance difficile à décrire tellement elle vous transporte dans un autre monde. Merci pour ces photos prises dans le respect des attentes de cette famille.

  • La barrière qu’est ton appareil photo entre ce que tu vois et tes émotions doit être très solide pour ne pas flancher! Bravo pour ton travail professionnel devant tant de douleur et de tristesse! Pas besoin de plus pour saisir toute l’ampleur! Il n’y a pas de mot….

  • Incroyable la douleur que vit cette maman qui a perdu ses deux belles petites filles de manière si tragique ! Ce mal si profond, jusqu’aux tripes, est très explicite sur vos photos … on le sent et on pleure avec elle ! On voudrait revenir en arrière où tout allait bien mais c’est impossible et, malheureusement, aucun baume ne panse cette grosse plaie au coeur. Merci Francis pour ces photos. Je souhaite qu’elles inspirent une personne qui a des problèmes mentaux actuellement et qui sait qu’elle ne va pas bien qu’elle consultae rapidement afin qu’on ne vive plus jamais ces drames dont les enfants sont les premières victimes ainsi que tous ceux qui gravitent autour d’eux. Merci encore pour ces photos bien réussies, comme si nous y étions.

  • jusqu’ici la mère en moi avait insisté pour se tenir éloigné des détails de cette histoire parce que je tiens à ne pas vivre et transmettre à mes deux petites filles l’angoisse que cela inspire, mais ma barrière a cédé. Francis je pleure tellement devant ces images, elle sont très fortes, douloureuses mais belles aussi. J’ai souvent exprimé mon respect et mon admiration pour ton travail, et la personne que tu es, ce dont tu témoigne aujourd’hui à travers ta caméra mais aussi en parlant avec sensibilité et transparence ajoute encore à l’estime que j’ai de toi. Je crois aussi que ces photos mérite reconnaissance.

  • J’ai comme un noeud dans la gorge qui ne déserre pas et je crois qu’il est là pour plusieurs jours voire davantage.
    Combien de fois j’ai lu le récit de photographes de guerre qui devant l’horreur ne pouvaient que prendre des photos pour témoigner et c’est ensuite qu’il peut se laisser aller à ses sentiments.
    Je ne suis pas de ce genre là, j’aurais sans doute craqué et ces instants d’intense souffrances et d’amour n’auraient jamais pu être montré.
    Mes respects M. Vachon.

  • Je pense que tous le Quebec ont eu les larmes aux yeux en voyant son courage de venir faire un vibrant hommage pour ses filles devant tous le monde et je comprend qu’il doit être difficile de traiter ce sujet. Merci Francis pour ses photos qui entreront dans l’histoire du Québec comme un moment difficile.

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